Via Terroirs, le numérique au service des territoires

Paris, Rennes, Nantes, Grenoble, Lyon, Bordeaux, Toulouse, Montpellier, Mouans-Sartoux, Marseille : Qu’ont ces 10 villes en commun ?

Ce sont les 10 villes françaises à être signataires du Pacte de Milan, dont le 5ème* Sommet se tenait à Montpellier du 7 au 9 octobre dernier, en présence de l’ONU, la FAO, l’OMS et l’UNESCO.

 

MILAN URBAN FOOD POLICY ACT, UN PACTE AU PLUS PRÈS DES TERRITOIRES

 

Le Pacte de Milan, initié en 2015 par plus de 45 villes lors de l’exposition universelle ayant pour thème “Nourrir la planète, Énergie pour la vie”, est un engagement collectif qui se donne pour ambition de développer des systèmes alimentaires durables1.

Il s’organise autour de trois engagements principaux : Préserver les terres agricoles, favoriser les circuits de proximité et lutter contre le gaspillage alimentaire. A l’heure où les distributeurs communiquent sur leurs pratiques plus ou moins responsables, où un foisonnement d’applications numériques nous permet d’analyser le contenu de nos assiettes, où plusieurs structures mettent en place le “Lundi Vert”, les décideurs politiques locaux s’engagent aux côtés de chercheurs et d’organisations internationales. De maires à maires, le langage semble plus approprié pour avancer sur le fond que celui du plus haut niveau étatique.

Ce Pacte représente également une opportunité pour les collectivités d’échanger sur leurs bonnes pratiques : les villes sont nombreuses à vouloir opérer une transition vers des systèmes alimentaires territoriaux durables et équitables et à promouvoir une alimentation saine et accessible pour tous. Pour Philippe Saurel, Maire de Montpellier et Président de Montpellier Méditerranée Métropole, “Les défis sont importants, mais c’est en partageant nos expériences locales et nos meilleures pratiques que nous réussirons, ensemble, à relever les défis sociétaux et écologiques auxquels nous faisons face aujourd’hui à une échelle mondiale2.

Si l’édition se tenait cette année à Montpellier, c’est parce que la Métropole mène et soutient des projets ambitieux d’alimentation durable : pour exemple, son schéma de cohérence territoriale (SCOT) promet la pérennisation de ⅔ de terres agricoles pour ⅓ d’espace résidentiel3 ; aussi, le pôle de recherche agronomique rassemble 2 700 chercheurs et enseignants4 ; enfin, 35 % du volume global d’achat de la restauration scolaire de la ville est durable (50% prévu en 2020)5. Les achats durables sont définis par la loi EGALIM comme étant issus d’une agriculture biologique, d’une agriculture labellisée, de circuit court ou du local.

Pour autant, les achats durables et plus particulièrement les achats locaux peuvent se révéler plus difficiles à mettre en œuvre qu’ils n’y paraissent. En effet, les différentes dynamiques économiques, politiques et techniques rendent parfois le dialogue peu propice aux affaires. La mise en réseau, la coordination entre acheteurs et fournisseurs, la gestion administrative et financière des commandes, la livraison, le volume et la disponibilité sont autant de paramètres pouvant repousser les collectivités et les fournisseurs à s’engager.

Certains acteurs, pour simplifier ces dynamiques et promouvoir les achats locaux se positionnent sur le marché des collectivités. C’est le cas de ViaTerroirs, start-up numérique cofondée en 2015 par Baudouin Niogret et Olivier Michel, tous deux ingénieurs agronomes.

 

 

VIATERROIRS, LA PLATEFORME QUI FACILITE LE DÉVELOPPEMENT DES CIRCUITS COURTS

 

Grâce à une plateforme collaborative dédiée, ViaTerroirs aménage et facilite la mise en relation entre producteurs locaux et professionnels de l’alimentation et la restauration6.

Leurs relations sont ainsi organisées, de la prise de commande à la livraison en passant par la facturation et le paiement, de façon à optimiser les processus pour les deux parties. À Lyon, la start-up a convaincu 80 producteurs qui fournissent plus de 500 professionnels.

Considérant l’alimentation locale en circuit court comme un enjeu territorial majeur, la solution s’est ouverte aux collectivités, pour permettre aux acheteurs publics d’approvisionner notamment leurs établissements scolaires respectifs en produits locaux en créant le concept de “Marché de Territoire”.

 

 

 

Cet outil d’organisation numérique favorisant le marché local et les circuits courts replace le social au coeur de l’alimentation, en permettant des relations équitables et transparentes et en créant des liens qui avaient disparu. C’est le pari qu’a fait la Communautés de communes du Pays de Lapalisse, en lançant cette plateforme fin septembre7.

D’autres collectivités ont choisi d’adopter cette démarche, prouvant que l’alimentation locale n’est aujourd’hui plus un choix à défendre mais à organiser.

Les prochaines élections municipales, qui auront lieu les 15 et 20 novembre prochains, seront une véritable opportunité d’infléchir sur les politiques locales en matière d’alimentation durable. Il reste à espérer que ces sujets aient leur place dans les débats municipaux.

 

 

 

 

 

Sources : 
1 – http://www.milanurbanfoodpolicypact.org/text/ 
2 – http://www.montpellier-milanpact2019.com/ 
3 – p.5 Projet Alimentaire du Territoire de Montpellier Méditerranée Métropole, https://www.entreprendre-montpellier.com/fr/centre-de-ressources/7/projet-alimentaire-du-territoire-pat  
4 – p.11 Projet Alimentaire du Territoire de Montpellier Méditerranée Métropole, https://www.entreprendre-montpellier.com/fr/centre-de-ressources/7/projet-alimentaire-du-territoire-pat  
5 – p.10 Projet Alimentaire du Territoire de Montpellier Méditerranée Métropole, https://www.entreprendre-montpellier.com/fr/centre-de-ressources/7/projet-alimentaire-du-territoire-pat 
6 – https://www.viaterroirs.com/
7 – https://paysdelapalisse.viaterroirs.fr/